La question du foncier, problématique et solutions : La CODEL dans les régions pour un suivi citoyen

A travers une série de conférences publiques dans quelques régions du Burkina Faso, la Convention des Organisations de la société civile pour l’observation Domestique des Elections (CODEL) a mobilisé les populations de la commune de Léo dans la région du Centre-Ouest et de Ziniaré dans la région du Plateau central. Les conflits liés à la terre, les textes de lois et les politiques en matière de sécurisation foncière ont constitué les principaux sujets évoqués.

Organisées sous le thème : ‘’La question du foncier, problématique et solutions” à Léo le 20 Novembre 2018 et à Ziniaré le 28 Novembre 2018, ces conférences publiques sur le foncier ont permis de renforcer la connaissance des participants sur la loi 034-2009/AN du 16 juin 2009 portant régime foncier rural en général et sur les procédures pour obtenir une attestation de possession foncière rurale en particulier.  Les participants se sont également imprégnés des textes de la réforme agraire et foncière (RAF) à travers, la loi 034-2012/AN du 02 juillet 2012 portant réorganisation agraire et foncière au Burkina Faso.

Madame Clarisse NADEMBEGA, secrétaire chargée des finances et de la comptabilité à la CODEL a conduit la délégation de la CODEL à Léo en tant que cheffe de mission représentant le président de la CODEL, Me Halidou Ouédraogo. La communication a été assurée par M. Abdoulaye ZIZIEN autour du régime foncier coutumier, de l’organisation coloniale de la terre, le régime foncier de la haute volta, la RAF et le régime foncier rural. L’essentiel de la communication a concerné ce dernier point qui intéressait particulièrement les participants.

A Ziniaré, la délégation de la CODEL était conduite par Madame Florence OUATTARA, secrétaire général adjointe représentant le président. Me Bruno Fako OUATTARA, avocat et rompue aux questions foncières a quant à lui animé la conférence en privilégiant les échanges et partages d’expérience dans le domaine du foncier.  La viabilisation des terres, la nécessité d’obtention des documents fonciers… ont entre autres été abordés et constituent des éléments clés pour éviter d’éventuels conflits de terre.

Dans les deux régions, des questions importantes ont été soulevées. On peut noter entre autres ‘’…Nous ne comprenons pas pourquoi notre terre, celle de nos ancêtres, cette terre que nous avons toujours cultivé, on nous demande d’aller voir des gens(administration, ndlr) pour nous assurer qu’elle nous appartient…” a déclaré un participant lors des échanges a Ziniaré. M. Diallo à la rencontre de Léo, a quant à lui souligné cette inquiétude concernant les agro-businessmen qu’il considère d’accaparateurs foncier “…les cahiers de charges ne sont pas respectés par ces homme d’affaires, ils achètent des hectares soit disant pour une activité donnée et les utilisent autrement. C’est tout simplement du pillage foncier et l’Etat doit faire appliquer les cahiers de charge ou même désapproprier ces personnes…”

Les autorités, les agriculteurs et éleveurs… n’ont pas manqué de saluer l’initiative de la CODEL. Pour eux, les conflits existent partout et sont d’actualité dans toutes les régions du Burkina Faso. Ainsi, ils souhaitent vivement que cette action de la CODEL soit menée de façon régulière et si possible dans toutes les zones du pays afin de contribuer considérablement à la réduction des problèmes liés au foncier.

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