Ayant réuni une trentaine de personnes pendant deux jours sous le thème « Intégration de la perspective genre dans les activités et le suivi citoyen des politiques publiques en matière d’égalité entre les hommes et femmes » ; cette activité tenu a Ouagadougou avait pour objectif de permettre aux différentes organisations membres de la CODEL de renforcer leurs connaissances sur le concept genre, les défis et les enjeux liés à la prise en compte du genre dans les programmes et projets.
Les 03 et 04 Juin 2020, c’est une trentaine de participants (14 hommes et 18 femmes) issus des organisations membres de la Convention des Organisations de la société civile pour l’observation Domestique des Elections (CODEL) qui a bénéficié de l’atelier de renforcement des capacités sur le concept genre. Conformément au souhait de M. Daniel Da Hien lors de son mot d’ouverture, ce sont des hommes et femmes issues de diverses organisations évoluant dans divers domaines d’interventions qui on suivi avec une attention particulière les différentes communications des intervenants. Ce qui a naturellement abouti à de fructueux échanges entre participants et communicateurs.
Des travaux
Pour le premier jour, les travaux ont débuté avec une présentation du secrétariat exécutif de la CODEL sur les a piori sur le concept genre /égalité hommes et femmes. Selon Mme Lydia Zanga, cette cession avait pour objectif de permettre à chaque participant de donner sa compréhension du concept et analyser ses a priori sur le genre. Après cette étape importante, place à été donné à la première communicatrice, Madame Sawadogo Assetou, Secrétaire Permanente du Conseil National pour la Promotion du Genre (SP/CONAP GENRE). « Le concept genre au delà de nos a priori » et « quelques politiques puliques favorables à l’égalité de genre », sont les deux thèmes développés par Mme Sawadogo. De cette présentation, il ressort qu’il est récurrent de confondre le genre et certaines conceptions courantes ; le genre étant souvent vu comme promotion de la femme, souvent comme préoccupation des personnes vulnérables et souvent comme une égalité mathématiques homme/femme. Bien qu’il n’existe pas de définition universelle du genre, selon la communicatrice, de façon générale ‘’le genre fait référence aux rôles et responsabilité dévolues aux hommes et aux femmes qui sont façonnés au sein de nos familles, de nos sociétés et de nos cultures’’. Pour ce qui est du cas spécifique du Burkina Faso, ‘’le genre doit être analysé sous l’angle des inégalités entre hommes et femmes en examinant les différentes catégories sociales dans le but d’une plus grande justice sociale et d’un développement équitable’’. Pour l’atteinte des objectifs en matière du genre, plusieurs défis sont à relever dont les suivants cités par la secrétaire permanente :
- la tenue d’un séminaire gouvernemental sur la transversalité du genre ;
- Une volonté politique ;
- la synergie d’actions ;
- cultiver la production des données désagrégées par sexe ;
- rendre variable les bonnes pratiques en matière de genre ;
- appliquer la budgétisation sensible au genre a tous les niveaux ;
- suivre et évaluer les actions genre.
La journée à été bouclée par l’Association D’appui d’Eveil Pugsada (ADEP) qui a partagé son expérience en matière d’intégration du genre dans leurs activités à travers le programme présimètre. M. Ibrahim Dan Koma, Coordonnateur de l’ADEP a ainsi présenté le projet « actions citoyennes pour la redevabilité et le genre » en expliquant comment sa structure a conduit les activités en tenant compte des situations différentes des femmes/filles avec les hommes/garçons en termes d’accès aux services sociaux de base, d’accès et contrôle des ressources et de participation à la prise de décision. Les communes d’intervention étaient : Kongoussi, Dassa, Sabou, Ouagadougou.
Un récapitulatif de la veille par les modérateurs a lancé les travaux du deuxième jour qui a surtout connu la communication de Mme Mariamé Ouattara, conseillère en économie sociale et experte en genre depuis 1997. Comment prendre en compte le genre dans les différentes étapes des activités ?, prendre en compte le genre dans une actions de plaidoyer ; sont les deux thématiques développées par l’experte. De sa communication, on comprend que malgré les efforts déjà fournis, les enjeux de l’intégration du genre restent énormes. Pourtant l’intégration du genre est un impératif de développement. Selon Mme Ouattara, la finalité recherchée dans la prise en compte du genre est d’opérer « des transformations importantes dans les systèmes éducatifs et dans les mesures politiques et sociales car il est clair que des progrès importants sont possibles et que les avantages auront une portée considérable en terme de développement humain durable ». Un ensemble d’outils a été présenté aux participants pour faire des analyses genre ainsi que pour planifier, exécuter et évaluer leurs activités tenant compte du fait que les femmes et les hommes ne vivent pas les situations de la même manière et leurs besoins, contraintes, opinions doivent être connus et valorisés.
Après une présentation de la plateforme www.presimètre.bf par INGENIA, la formation a connu son épilogue par des échanges avec les participants. Ces derniers ont déclaré avoir beaucoup appris de ces deux jours de formation et sont maintenant outillés pour mener des activités genre sensible.