La Convention des organisations de la société civile pour l’observation domestique des élections (CODEL) a tenu une assemblée générale le vendredi 28 juillet 2019 à Ouagadougou. 17 associations et coalitions d’associations membres sur 19 étaient présentes et tous les documents soumis au vote ont été validés par l’assemblée. Le cap est donc mis vers les prochaines échéances électorales.
Après celle de l’année précédente, cette deuxième assemblée générale ordinaire de la convention était l’occasion pour le Bureau Exécutif National de rendre compte de la gestion et de la vie de la CODEL. Pour l’ensemble des associations membres, l’assemblée générale a été l’occasion de faire l’état de la pérennisation de leur structure faitière et de se projeter vers le futur. Après la cérémonie d’ouverture et vérification du quorum, les travaux ont débuté avec une écoute particulière accordée aux différentes interventions
Rapport moral du Président
Le président de la CODEL, Me Halidou Ouédraogo présentant son rapport moral à l’assemblée s’est exprimé sur la situation nationale et internationale, sur l’action et le rôle de la CODEL au Burkina Faso et enfin sur la préparation de la surveillance des élections de 2020 et 2021.
Au titre du bilan moral, le président de la CODEL a dépeint une situation nationale et internationale marquée par des «fractures» institutionnelle, économique et sociale à toutes les échelles». Dans ce contexte, dira-t-il, la CODEL tient un rôle de contrepouvoir pour consolider l’Etat de droit et contribuer au développement durable profitable à tous. Il s’est aussi exprimé sur la préparation de la surveillance des élections de 2020 et 2021.
Le président Halidou Ouédraogo a rappelé le rôle fédérateur des OSC et le rôle de vigie de la démocratie que la CODEL a joués notamment dans la tenue des élections de 2015 à 2017. A l’issue des élections, «la CODEL a élargi son éventail d’engagements d’une démocratie durable et d’un engagement citoyen», a-t-il relevé. Pour lui, la CODEL dispose d’expériences et de synergies plus fortes qui permettront de faire face aux échéances électorales à venir. Les deux projets : renforcement institutionnel et organisationnel de la CODEL et Pérennisation de la CODEL et plaidoyers institutionnels, conduit par la CODEL, connaissent une mise en œuvre réussite et appréciée par les partenaires techniques et financiers. De même, la capitalisation du processus électoral faite par l’ONG suédoise DIAKONIA montre que la CODEL a réussi parfaitement l’Observation domestique des élections couplées présidentielle et législative de 2015 et 2016. Il a donc tenu à remercier l’ensemble des OSC membres pour leur réelle implication et leur a demandé de s’armer pour les prochains défis.
Des rapports passés au peigne fin
L’Assemblée a eu droit à une présentation du rapport annuel d’activités de 2018 et du plan d’action 2019 faite par Mme Lydia Zanga, la secrétaire exécutive de la CODEL. A L’écouter, les activités sont diverses et leur bonne exécution ont permis d’atteindre des résultats probants. Ainsi, comme exemple, elle a cité entre autres la capacitation des organisations membres et certains partenaires au Présimètre sur le contenu du PNDES ; 248 personnes sensibilisées sur le programme Présimètre ; le renforcement des connaissances sur les textes en matière foncière au profit 258 personnes ; une meilleure appropriation du Présimètre, une contribution à la résolution des crises dans les communes en difficulté (Gourcy et Saponé), une meilleure visibilité des actions de la CODEL.
A la suite du rapport d’activités, l’assemblée a suivi le rapport financier présenté Mme Aida Zonga, responsable des finances et de la comptabilité de la CODEL. Sa présentation a porté sur le bilan des deux projets que sont : Le projet de «Renforcement institutionnel et développement organisationnel de la CODEL», soutenu par l’Union européenne et le projet de « Pérennisation de la CODEL et plaidoyers institutionnels», financé par la Suède. Le bilan a été adopté sous-réserve du quitus du comité de contrôle.
De la présentation, on retient que la CODEL a, au 31 décembre 2018, des recettes totales de 108 003 855 francs CFA. Selon ce bilan, elle a effectué des dépenses à hauteur de 89 543 722 francs CFA, soit un solde restant de 18 460 133.
Le bureau a souligné l’insuffisance de matériels (ordinateur, imprimante) et l’insuffisance des ressources pour le fonctionnement optimal de la CODEL.
Comme recommandations, il a été préconisé à la CODEL de nouer d’autres partenariats afin de renforcer son assise financière pour qu’elle puisse mieux mener sa mission. Elle a aussi rappelé la nécessité pour les membres de verser leurs cotisations.
Un plan d’actions et des perspectives
La secrétaire exécutive de la CODEL est revenue présenter le plan d’action et les perspectives qui ont été validés. Le plan a été adopté. Selon Mme Zanga, la CODEL envisage ou a déjà entamé des études thématiques de suivi de la mise en œuvre du PNDES, des études sur les déterminants des crises dans les communes en difficulté. L’organisation prévoit aussi, en s’appuyant sur les études commanditées, d’effectuer des missions de suivi et de médiation dans les communes en difficulté. Elle projette aussi des séances de sensibilisation sur la nouvelle constitution ou encore d’organiser des activités de visibilités. La coordination des actions des six groupes de plaidoyer ne sera pas en reste.
Par ailleurs, des négociations sont en cours avec l’ONG Diakonia en vue d’acquérir des financements pour des activités de monitoring électoral. Ce financement permettra de mener des activités d’éducation électorale, des plaidoyers et la réédition de la situation room.
Echanges divers.
Ce fut également l’occasion pour les organisations membres et le Bureau exécutif national d’échanger sur les perspectives de la CODEL. Sur ce point, il s’est agi essentiellement d’échanger sur la collaboration avec les différents partenaires (CENI, ONI, MATD, DIAKONIA, PTF…) et les défis à relever afin d’aboutir à des élections apaisées en 2020. Ce qui naturellement devra permettre à la CODEL d’au moins rééditer l’exploit des élections passées. Situation nationale oblige, les points tels la situation sécuritaire, le nouveau code électoral, le vote des burkinabè de l’extérieur ont été identifiés comme facteurs clés pouvant influer d’une manière ou une autre le bon déroulement du processus électoral.
Les discussions ont par la suite porté la nécessité pour la CODEL, dans une synergie d’action avec ses organisations membres, d’assurer et assumer le leadership dans la défense des positions prises par les membres, sur les grandes questions nationales.
Le bureau a pris ces remarques comme des propositions intéressantes pouvant être ajoutées au plan d’action.
Pour mettre fin aux travaux, Me Halidou Ouédraogo a réaffirmé que la CODEL est prête pour les défis à venir. «Nous disposons aujourd’hui d’une organisation plus forte à expériences et synergies susceptibles de nous permettre de faire face à tout processus électoral… Nous devons nous préparer pour 2020 ». a-t-il dit.